Une fois
n'est pas coutume … c'est Béa qui grimpe sur la vara pour partir faire une
balade dans l'arrière pays grassois. Quant à moi, je la suis en voiture,
appareil photo à l'appui, avant que nous échangions les positions !
Distance :
266 km
1 –
Sophia Antipolis - Gourdon
Béa est
descendue pour le week end. Nous voici à une seule bécane, avec l'envie de
rouler, et pour elle, de tester la vara en conditions réelles de roulage. Elle
s'équipe, on sort vara et voiture du garage, et je jette mon équipement dans le
coffre de l'astra.
Direction
Valbonne, puis Opio et Chateauneuf-pré-du-lac, pour démarrer. La route a de
beaux virages, mais la circulation y est souvent assez dense, et la route,
entre les arbres, n'offre pas souvent assez de visibilité pour dépasser. Nous
nous traînons donc lamentablement derrière d'autres véhicules. Nous entamons
ensuite la montée vers Gourdon, où quelques belles courbes permettent à Béa de
tester ses sensations sur la vara. Comme elle n'a pas encore touché au gros
cube, elle se trouve finalement très en confiance, beaucoup plus que sur sa
propre XLR. Elle en profite d'autant plus qu'entre Chateauneuf et Gourdon, le
revêtement est de très bonne qualité sur la première partie du parcours
(jusqu'au grand virage à droite limité à 50). Ensuite, la route se dégrade et
devient plus étroite, mais la tenue de route et la souplesse de la vara
permettent quand même à Béa de maintenir une bonne allure.
Nous
profitons aussi de la vue dégagée sur Gourdon pour faire une courte pause
photo, avec le village d'un côté et la mer de l'autre.
Malgré
les nuages menaçants, nous décidons de poursuivre notre périple.
2 –
Gourdon - Gréolières
Après
Gourdon, nous continuons donc tout droit et entamons la descente le long de la
vallée, vers Bramafan. Là encore, la qualité du revêtement limite de fait notre
vitesse : la route est un peu bosselée, et surtout, on trouve fréquemment des
gravillons dans les 4 ou 5 épingles. Au fur et à mesure que nous descendons, la
circulation se raréfie. Tant mieux car la route se fait également de plus en
plus étroite, tout particulièrement après la bifurcation. A la belle saison, il
n'est pas rare de ne plus très bien pouvoir croiser les camping car qui,
obnubilés par le paysage et l'absence de parapet à la descente, roulent
résolument au milieu.
Après
Bramafan, là encore, difficile d'attaquer car le revêtement n'est pas constant.
La route étant plus large, Béa réaccélère cependant avec plaisir. Quant à moi,
je commence à trouver le temps très long, en voiture derrière elle ! Sur cette
portion de route entre Bramafan et Gréolières, il n'y a qu'un réel danger : une
épingle à droite qui se referme beaucoup plus qu'elle ne le laisse penser à
l'entrée. D'ailleurs, Béa est sortie complètement à gauche, heureusement,
personne en face.
A
Gréolières, pour les randonneurs, cela vaut le coup de s'arrêter. Ce village de
montagne a évolué avec les siècles. On voit d'ailleurs sur la droite, un peu en
hauteur, les ruines de l'ancien village abandonné progressivement au 20 siècle.
D'en dessous partent de superbes sentiers de randonnée qui amènent jusqu'à la
cime du Cheiron que l'on voit tout en haut de la falaise, et qui est le point
culminant de la station de ski de Gréolières les Neiges qu'on atteint en
poursuivant la route et en contournant complètement l'éminence. Mais la cime du
Cheiron, on vous la racontera dans les randos pédestres !
4 –
Gréolières – Caille – RN 85 – Fayence
Après
Gréolières, on poursuit sur une route splendide, en corniche, avec en 3/4
arrière par rapport à soi, la mer, toujours présente. Mais cette partie là, je
vous la raconterai dans le cadre de ma virée avec Jean-Marie. La route est ici
de très bonne qualité, très agréable à rouler, mais malheureusement elle devient
rapidement assez droite, tout particulièrement lorsqu'elle rejoint le plateau.
Nous
laissons la bifurcation pour Gréolières les Neiges à droite, et, après une
pause pipi, je craque et pique la moto à Béa avant de continuer sur Caille.
Hélas, me voici sur une route droite et sans histoire.
Arrivées
sur la N85, nous décidons, au vu du temps certes un peu menaçant mais toujours
agréable, de poursuivre notre périple en rejoignant Fayence, puis le Var.
J'appâte Béa en lui promettant qu'elle pourra ainsi se faire un petit tour de
manège en vara sur la RN7 entre Fréjus et Mandelieu … Elle reste donc en
voiture derrière moi.
Bien lui
a pris de ne pas avoir voulu reprendre la bécane tout de suite après que nous
ayons récupéré la RN85 : nous coupons par la petite route de Mons, en forêt,
dont le revêtement est tellement dégradé, avec en plus la menace de me voir
couper la route à tout moment par des VTT en train de faire une compet, que je
roule péniblement entre 30 et 60 à l'heure, quasiment debout sur les cale-pieds
tellement la bécane saute et tressaute. Et encore, c'est un trail … Après Mons
et en direction de Fayence, la qualité du revêtement s'arrange un peu et je
peux enfin rouler.
C'est
après Fayence que tout s'arrange : la route de St Paul en Forêt est superbe, le
revêtement a même été refait au niveau des courbes après St Paul. Un vrai
billard, un vrai régal. Je peux enfin attaquer, je me sens bien sur la vara et
j'ai envie de rouler indéfiniment, tandis que Béa, elle, doit pester de rater
ça derrière son volant … Les courbes s'enchaînent, c'en est un régal.
Nous
redescendons ainsi jusqu'à Fréjus où je crie pitié pour pouvoir faire une pause
pipi et manger avant d'échanger à nouveau nos montures …
4 – Fréjus
- Auribeau sur Siagne - Saint Vallier de Thiey - Grasse - Valbonne - Sophia
J'explique
à Béa qu'elle pourra se faire plaisir un peu plus haut, et en attendant je
passe devant pour lui montrer la route. On démarre en zone commerciale, où on
enchaîne les ronds-points sans intérêt au milieu de la circulation jusqu'à ce
que nous retrouvions la partie intéressante de la RN7 juste avant Fréjus.
Là, je
laisse Béa partir devant, sachant qu'elle doit m'attendre à la bifurcation qui
conduit vers le Lac de St Cassien. Dans l'intervalle, il y a une petite dizaine
de kilomètres de virolos en montée, pour se déchaîner, avec un revêtement
parfait, tout juste parfois parsemé de gravillons lorsqu'il y a eu de fortes
pluies qui ont raviné le massif de l'Esterel longé par la route.
Béa se
régale. On se retrouve en haut, je lui propose de refaire un tour mais elle a
peur d'abuser. Je lui réclame alors un ultime échange, de manière à ce que je
puisse m'offrir aussi mon petit tour de N7 … Cooool !
Une fois
nos tours de manège terminés, nous reprenons nos places respectives : moi dans
la voiture, Béa sur la vara. Nous longeons le lac de St Cassien pour remonter
sur Grasse par le chemin des écoliers. Hélas, si la route du lac est assez
jolie, il est difficile d'y rouler : les voitures sont nombreuses et il y a une
belle bande blanche, ou de la circulation en face, qui empêche de dépasser. Béa
passe, pas moi. Elle m'attend un peu plus loin. Consolation, vu la vitesse à
laquelle on roule, je peux prendre une photo …
Une fois
le lac passé, je repasse devant pour montrer la route à Béa et nous prenons à
droite, sur l'axe Draguignan-Grasse, assez roulant. Comme nous ne sommes pas (encore)
assez fatiguées, j'enquille sur la route d'Auribeau sur Siagne et St Cézaire,
de manière à ce que Béa découvre les charmantes routes (plutôt bonnes et avec
quelques virages agréables) qui mènent à ces villages de l'arrière-pays
grassois. Sous un temps de plus en plus menaçant, nous poursuivons jusqu'à St
Vallier où je propose à Béa, devant les risques d'averse, de prendre sa place,
mon pantalon en cuir étant sans doute un poil plus étanche que son jean …
A peine
est-elle dans la voiture qu'une première averse surgit, mouillant assez la
route pour que je doive être prudente à la redescente vers Grasse par la N85.
Dommage, car il y a des virages sympas et le revêtement y est très bon.
J'ai à
peine fait 2 kilomètres que l'orage s'abat, particulièrement violent. 100
mètres plus loin, ce n'est même plus la peine que je m'arrête pour m'abriter
avec un groupe de motards allemands : je suis déjà totalement trempée et
l'arrêt voudrait dire froid glacial. Je poursuis donc, et, loin de me régaler
sur cette belle N85, je guette l'aquaplaning à chaque freinage, et la glissade
à chaque virage. Les pneus de la vara tiennent assez bien sous la pluie et sur
revêtement humide, mais là, la route s'est transformée en piscine et j'ai
l'impression que mon pneu avant se prend pour l'étrave d'un NGV filant vers la
Corse …
La pluie
cesse peu après Grasse, je peux faire le plein, essuyer ma chaîne et la
graisser après Chateauneuf, où la route est sèche, à l'inverse de mon pantalon
et de mes chaussures, détrempées. Je n'aurai in fine que le haut de sec … pour
le reste, on aurait dit que chaussettes, slip et bas du T-shirt sortaient tout
droit d'une machine à laver dont la vidange et l'essorage auraient été en
panne.
Bref,
après une journée comme celle là, rien de mieux qu'un bon bain chaud !